Le 10 septembre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, un centre d’appels de Rouen a récemment été au cœur d’un reportage télévisé. À juste titre, puisqu’il s’agit d’une cellule d’écoute à l’adresse surtout des personnes à tendance suicidaire. Sont alors mis en avant dans le reportage, le professionnalisme et le dévouement des répondants.
1 500 appels mensuels pour à peine 5 départements
À compter de 2021, ce centre d’appels de Rouen couvre les 5 départements normands. Les responsables des lieux affirment enregistrés quelque 1 500 appels, en seulement un mois. Joignable au numéro vert 3114, les répondants prennent notamment en charge des personnes sujettes à des pensées suicidaires. Ceux endeuillés par le suicide d'un proche recevront aussi une aide adaptée. Ne seront pas non plus en reste, l’entourage direct d’une personne en crise, ainsi que certains professionnels de la santé en quête de conseils particuliers.
La Normandie fortement touchée par le phénomène
Le centre d’appels de Rouen est l’un des précurseurs du genre dans l’Hexagone. Rien de bien étonnant dans la mesure où, la Normandie est tristement célèbre pour son taux élevé de suicide. Claire Georgin, psychiatre au CHU de Rouen attribue ce phénomène à deux facteurs bien définis, à savoir « la précarité et la consommation d’alcool ».
Les appelants entre de bonnes mains
Au centre d’appels de Rouen, la permanence téléphonique est assurée par 18 infirmiers spécialisés dans la santé mentale. Ils se relayent pour assurer un service disponible 7 j/7 de 9 h à 21 h. Opérant en binôme, ils sont passés maîtres dans l’art d’évaluer la situation d'un appelant. Sens de l'écoute, empathie, bienveillance... Autant de qualités qui font la réputation du 3114. Notons que l'expertise de ces infirmiers spécialisés leur vaut aussi l'habilité à orienter certains patients vers des structures médicales adaptées.
Décrocher au plus vite
En sa qualité de coordinatrice du centre d’appels de Rouen, Claire Georgin souligne l’importance de « décrocher rapidement ». Elle appelle d’ailleurs les répondants à se mettre dans la peau des personnes « en état de crise », chez qui « l’attente parait interminable ». Ces pauvres malheureux pourraient alors « être amenés à raccrocher le téléphone ». Or, il leur faut des interlocuteurs à même de « désamorcer la crise et proposer une solution adaptée ».
Conclusion :
Ce centre d’appels de Rouen figure parmi les 17 lieux du genre à travers la France. Chose certaine : ils ont largement contribué à diminuer le taux de suicide d’un tiers, en l’espace de 10 ans. Un progrès notable, bien que l’Hexagone compte encore 25 décès par suicide au quotidien...